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Digital detox, données personnelles et sobriété numérique : les 3 outils de l’internaute averti

5 minutes
deux femmes occupées devant un ordinateur
Naviguer sur la Toile pose plusieurs questions cruciales, désormais bien connues du grand public : le coût énergétique de nos activités connectées, la manière dont nos données sont utilisées par les sites que l’on visite, le temps passé sur certaines applications ou plateformes qui, parfois, dépasse le seuil du raisonnable. Pour tenter de mieux connaître l’impact de nos comportements sur Internet ou les transactions et déchets qu’ils occasionnent, Médias-Cité a sélectionné trois outils (parmi la multitude proposée). Un premier pas vers une conscience de nos droits et devoirs numériques ?

Carbonalyser, l’outil écolo
logo de l'outil Carbonalyser
téléchargeable sur Android et iOS

Cela ne vous aura pas échappé, le numérique représente un gouffre énergivore dans lequel nous sautons à pieds joints. Il s’accroît de 9% par an et son bilan carbone a dépassé celui de l’aviation. Pour ralentir notre chute, le think tank The Shift Project bosse dur et produit des études chiffrées, étayées, édifiantes. Ça fait froid dans le dos de voir à quel point on donne chaud à la planète pour quelques minutes de divertissement sur YouTube, ou pour des nuits blanches sur Netflix. C’est ce que nous explique le think tank ; la vidéo en ligne est le fléau numéro un. Mais notre navigation en général n’est pas neutre, nous consommons, faisons transiter des données, et tous ces flux générés par nos pérégrinations d’internautes ont un poids matériel. Pour nous aider à mieux le mesurer, le Shift Project a développé l’extension de navigateur Carbonalyser. Celle-ci compare notre consommation à des éléments tangibles et familiers comme des kilomètres parcourus en voiture ou le nombre de smartphones rechargés pour tant d’heures passées à faire telle action. Ludique et précis, Carbonalyser semble être un bon outil pour nous permettre de surfer d’abord en toute conscience, puis pour faire des choix. Privilégier un usage plutôt qu’un autre, en fonction de ce qu’il consomme et de son utilité. Pour le Shift Project, c’est un arbitrage qui devrait donner lieu à des « débats sociétaux », car même si les notions de futilité ou nécessité peuvent relever de la sensibilité de chacun, le think tank pense qu’il vaut mieux choisir ensemble aujourd’hui, que d’être tous contraints demain. Frugalité les amis, c’est le mot de l’année et il faudra bien que ça rentre…

Offtime remet les pendules à l’heure
logo de l'outil OFFTIME qui met deux parenthèses noires sur un fond blanc
téléchargeable sur Android et iOS

César disait : « Qui sait gérer son temps sait gouverner. » Nan, c’est pas vrai mais il aurait pu. Et il aurait eu raison. Pour reprendre un peu le contrôle sur sa vie, pour arrêter de perdre cinq heures par jour sur les réseaux sociaux par exemple, l’application Offtime est une alliée de choix. Elle nous éclaire sur nos pratiques et permet de repérer les plus chronophages. L’appli diffuse des messages très clairs comme « votre vie vous attend dehors », « restez avec les personnes que vous aimez » ou encore « profitez de plus de temps agréable ». L’appli propose de filtrer ce qui nous parasite selon les moments, ce qui nous semble intrusif à d’autres. On peut décider de filtrer les appels du patron lorsqu’on a débauché, et réciproquement, filtrer les appels perso quand on est au boulot. L’utilisateur peut rendre Facebook inaccessible pendant 4 heures s’il souhaite freiner un peu sans être tenté. Offtime offre même de vous déconnecter complètement pendant le laps de temps qui vous semble nécessaire. Par exemple, de minuit à 7H, pour dormir sans le ronron des notifications diverses ou les textos avinés des copains. Une appli utile pour qui veut lever les yeux de son téléphone et voir ce qu’il se passe autour. D’autres applications proposent une digital detox : Space insiste sur le côté addictif du smartphone et propose un programme personnalisé, tandis que Forest plante des arbres si vous décrochez un peu de votre écran… À vous de voir laquelle vous correspond le mieux.

Ghostery, surfer en toute discrétion
logo de l'outil Ghostery qui représente un fantôme bleu qui sourit
téléchargeable sur Android et iOS

C’est désormais une situation banale. La veille au dîner, la conversation familiale sur l’achat d’un nouveau canapé, angle ou pas ? gris ou vert ?? s’est terminée sur l’ordi, Le Bon Coin VS Ikea. Et depuis ce matin, impossible d’ouvrir une page sans voir des sofas de luxe ou des BZ d’occasion orner la colonne de droite, voire carrément s’infiltrer dans votre fil d’actualité. Les traces laissées par nos recherches ne s’imprègnent pas en vain, elles servent surtout les publicitaires. Cet aspect client-captif déplaît à de nombreux internautes. Pour empêcher les cookies qui communiquent vos données d’envahir votre ordinateur ou smartphone, une des solutions est de télécharger l’extension de navigateur Ghostery. Elle détecte et bloque les mouchards (c’est-à-dire les cookies), permettant à l’internaute de connaître le flux qui transite et se stocke sur ses appareils, de repérer les sites les plus gourmands en données et d’ajuster ainsi ses habitudes. Par exemple, en ouvrant le site de francetvinfo.fr, sans cliquer sur rien, Ghostery m’annonce 15 mouchards bloqués… Mais maintenant, je peux aller partout, l’extension rendra ma présence invisible, tout en m’informant des pratiques de chaque site visité. Fini le harcèlement des vendeurs de canapés !

Et pour ceux qui ne les connaissent pas encore, téléchargez en priorité le bloqueur de publicités gratuit et hyper performant AdblockPlus ou Privacy Badger, deux grands classiques, largement plébiscités. Sans rire, ça vous changera la vie !

Nathalie Troquereau

Pour aller plus loin : `

Nathalie Troquereau

Nathalie Troquereau

Journaliste, rédactrice de contenus pour Médias-Cité.

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