Home sick home. Un possible reconfinement est aussi proche que la réouverture des salles de spectacles semble loin. C’est pourquoi, après les musées à la maison, Médias-Cité vous a concocté un petit programme culturel pour tromper l’ennui et continuer de s’ouvrir au monde et aux arts. Cette fois-ci, on vous propose du cinéma, de la musique, du théâtre et de la danse.
MUBI
Si les salles obscures vous manquent, mettez-vous dans le noir et testez Mubi. Conçue comme une programmation de cinéma d’arts et d’essai, la sélection du site propose du neuf, du vieux, du rare, des focus, des films de genre ou des réalisateurs mis en avant. On sort des éternelles rubriques « romance », « fantaisie » ou « thriller » qui pullulent sur les sites de streaming traditionnels. Ici, on a le choix entre des rétrospectives de cinéastes, le film du jour, les chefs-d’œuvre des années 90, 60 ou 20, des documentaires de qualités (l’occasion de découvrir ceux d’Agnès Varda ou de Chris Marker), des succès intemporels à voir ou à revoir comme « Paris-Texas », « Hiroshima, Mon amour »… Un paradis pour les cinéphiles et un vrai guide pour les néophytes, pour qui la précision et l’exhaustivité des rubriques sont de précieuses indications pour savoir par où commencer ou tout simplement donner des idées. Éplucher les rubriques de Mubi, c’est déjà un peu revenir au cinéma. On a envie de tout voir, on se dit qu’on va plaquer Netflix et ses séries qui rendent accro comme le McDo. On se dit qu’on va enfin voir tous ces films dont on a entendu parler mille fois mais qu’on a jamais eu l’occasion ou la volonté de voir. En plus, l’abonnement mensuel coûte le prix d’une place de cinéma, donc on n’a vraiment plus aucune excuse pour ne pas s’y mettre !
https://mubi.com/fr 9,99€ par mois ou 5,99€ par an (payable en une fois)
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Musée SACEM
De la musique maintenant, ou plutôt, de l’histoire de la musique avec le musée en ligne de la SACEM. D’une richesse inestimable, l’institution garante des droits d’auteur des artistes français a compilé des milliers d’archives sonores et manuscrites pouvant remonter jusqu’au 18 ème siècle. Dans la rubrique podcasts, issus d’interviews au son restaurés et souvent jamais entendues, écoutez Brassens pester contre l’hypocrisie bienpensante du monde de la télévision, outré après son interprétation du célèbre « Quand je pense à Fernande, je bande, je bande… », entendez Bashung évoquer son rapport à l’écriture musicale, entouré des bruits de couverts d’un restaurant en plein service, souriez à l’écoute d’Yvette Horner qui, en 1990, fait un plaidoyer pour accordéon et joue « Thriller » de Mickael Jackson avec son fétiche. On peut aussi écouter l’underground de la musique électro française actuelle au micro du journaliste spécialisé Jean-Yves Leloup. Dans les portraits, on découvre Anne Sylvestre qui retrace sa vie d’autrice-interprète filmée devant un piano, et d’autres confrères moins connus qui ont pourtant écrit les plus grands tubes du 20 ème siècle. Le musée en ligne propose même des expositions virtuelles consacrées au thème du doublage au cinéma, à l’histoire de la musique enregistrée depuis l’invention du vinyle, ou encore, au disco français. Une mine d’or et de pépites d’archives et d’interviews pour tous les musicophiles.
https://musee.sacem.fr/index.php
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Culturebox
Puisque les salles restent obstinément fermées, France Télévisions a décidé d’ouvrir une chaîne éphémère entièrement dédiée à la culture et aux arts. Celle-ci bénéficie du canal 19 de feu France Ô, qui a cessé d’émettre il y a quelques mois. Des claquettes, de l’opéra, du hip-hop, du cinéma, du théâtre, de l’humour, des documentaires, Culturebox diffuse de l’art en continu et ça fait un bien fou de voir ça à travers le flux cathodique. Daphné Bürki et Raphaël Yem sont les visages de la chaîne mais inutile d’en prendre ombrage, on peut tout à fait abstraction si l’on n’est pas fan. La qualité des programme, elle, est indéniable. Quand on allie les moyens de France Télévisions à une volonté politique de mettre la culture en avant, pour tous, on fait des miracles. Il fallait au moins une pandémie mondiale et une fermeture de plusieurs trimestres des salles de spectacles pour déclencher une opération « chaine 100% culture gratuite ». Mais attention, toutes les bonnes choses ont une fin. Le service public ne nous prend pas en traitre et l’a annoncé, Culturebox ne s’inscrira pas dans le temps. Profitons-en et croisons les doigts, si les audiences sont bonnes, peut-être changeront-ils d’avis…
https://www.france.tv/spectacles-et-culture/direct.html
Nathalie Troquereau