Formé par la contraction des mots « hacker » et « activiste », l’hacktiviste désigne une personne (ou un groupe de personnes) engagée dans une cause et qui va utiliser son savoir-faire informatique pour la faire valoir. Ce cyber justicier mène sa lutte de manière non-violente mais purement numérique.
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Le collectif Anonymous en est la parfaite illustration. Sorte de cyber armée de l’ombre, les hacktivistes d’Anonymous agissent en piratant des sites qu’ils estiment contraires à leurs valeurs. Concrètement, les sanctions peuvent aller de la fermeture temporaire d’un site Internet à la fuite des données clients conservées par une entreprise. Les Anonymous diffusent souvent des vidéos d’avertissement, toujours dissimulés derrière un masque et avec une voix modifiée. Par exemple, dans un contexte de guerre entre la Russie et l’Ukraine, le groupe a menacé de cyberattaques les entreprises qui refusaient de se retirer de la Russie.
Les Anonymous portent tous ce masque en référence à la fiction « V pour Vendetta », de manière à n’être jamais identifié
Les lanceurs d’alerte tels Edward Snowden sont aussi considérés comme des hacktivistes. Pour mémoire, c’est lui qui avait révélé au monde entier le système d’écoute et de cyber surveillance mis en place secrètement par la NSA (États-Unis). Snowden s’était appuyé sur le numérique pour faire fuiter les informations classifiées.
En France, l’association La Quadrature du Net est très active et avait par exemple lancé une opération collective en interpellant les internautes pour que les GAFAM respectent le cadre RGPD. Leurs actions collectives sont portées en justice et permettent d’alerter les autorités sur les dangers que représentent les géants du numérique pour nos libertés individuelles.
Affiches de La quadrature du Net lors de leur campagne anti-Gafam
Pour aller plus loin :
Devenir média, L’activisme sur Internet, entre défection et expérimentation, Olivier Blondeau et Laurence Allard