L’Europe n’est pas le berceau d’Internet. C’est aux États-Unis qu’Internet prend forme. La légende décrit les pères fondateurs imaginer et bidouiller leurs machines du fin fond de leur garage, dans la future Silicon Valley. Depuis, le continent bénéficie d’une certaine avance. Les fondateurs ont été les premiers à proposer les services relatifs à la vie connectée et/ou informatique : mails, moteurs, navigateurs, hébergeurs, logiciels de bureautique, jeux vidéos. Ces pionniers sont devenus ce que l’on appelle les GAFAM : Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft. Des géants du web qui concurrencent désormais les États, du fait de leur richesse et de leur puissance.
Le contraire du mot souverain est soumis.
L’Europe se considère soumise aux GAFAM, dépendante d’eux pour trop de services. Le problème ? Nos données personnelles. Ce sont eux qui les détiennent, et ces données sont précieuses, privées, stratégiques, sensibles. Si le vœu d’une souveraineté numérique pour l’Europe est de plus en plus souvent évoqué par nos dirigeants, c’est parce qu’il est réalisable.
En Europe, nous disposons de services de messagerie électronique, de moteur de recherches, d’hébergeurs locaux. Pourtant, par habitude et par facilité, nous choisissons bien souvent de passer par des services numériques américains, plutôt que de privilégier les nationaux ou européens. Mais il subsiste des monopoles non négligeables comme les systèmes d’exploitation de nos smartphones, qu’Apple (États-Unis) et Android (Chine) se partagent à l’échelle mondiale.
La souveraineté numérique est devenue un sujet politique majeur, que certaines puissances comme la Russie ou la Chine abordent par le prisme de l’autarcie et du protectionnisme numériques.
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