Littéralement, le mot « hashtag » signifie « dièse » en français. Comme souvent avec le monde de la technologie et des réseaux, la France privilégie la langue de la Silicon Valley plutôt que la sienne.
Popularisé sur Twitter, le concept du hashtag est le suivant : on colle un mot-clé au symbole dièse, par exemple #lexique, lequel est cliquable. En cliquant dessus, on accède à une somme de contenus référencés sous ce mot-clés, une sorte de base de données thématique. Il permet ainsi un autre type de navigation sur Twitter, permettant de se promener de # en #. Mais l’utilisation première et fonctionnelle du hashtag a dérivé.
Les mots-clés se sont transformés en phrases, où on colle les mots au dièse sans ponctuation, sans accents ni espace. Exemple : #jadorelesdefinitions. Le principe du hashtag s’est répandu au-delà du réseau social Twitter. Il est devenu une figure de style, issue d’un langage propre aux réseaux sociaux mais désormais employé dans le langage courant et oral, n’en déplaise aux Académiciens.
De l’usage courant, sortant des carcans du tweet, le hashtag s’est mué en phénomène de société et certains ont déclenché des mouvements sociaux. Le plus emblématique nous vient des États-Unis et s’appelle #metoo, qui a émergé suite aux révélations de l’affaire Weinstein, libérant la parole de milliers de femmes ayant subi des abus sexuels, particulièrement dans le milieu du cinéma. Son émanation française s’est traduite par #BalanceTonPorc, qu’une journaliste abusée a lancé sur Twitter et qui a ouvert un flot de témoignages de femmes jusqu’alors silencieuses. Un bon hashtag peut donc influencer le débat, pour le meilleur comme pour le pire.
Mais tous les hashtags n’ont pas le même parcours. Le plus souvent, ils constituent un élément indispensable à une publication sur les réseaux, pour que celle-ci soit lue et rentre dans les codes d’expression digitale.
Nathalie Troquereau
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