La revue de presse de l’actualité numérique
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Depuis l’invasion du Capitole à Washington par des militants pro-Trump, les acteurs majeurs du numérique retournent leur veste. Trump a diffusé des messages incitant ses fidèles à marcher jusqu’au Capitole, le message s’est répandu grâce aux réseaux, et la foule, ivre de grégarisme, l’a fait. Twitter ouvre le bal en fermant le compte de Donald Trump aux plus de 88 millions d’abonnés. « YouTube limite à son tour le compte de Donald Trump » titre le journal Le Monde, qui nous apprend que la plateforme de streaming, qui appartient à Google, rejoint ainsi une « longue liste de réseaux sociaux qui ont annoncé des sanctions contre le président américain sortant. » Snapchat ferme son compte, Facebook lui suspend pour deux semaines, Amazon retire de son catalogue le livre best-seller sur le mouvement conspirationniste Qanon. Si les tout-puissants GAFAM ont largement contribué à l’ascension de ce candidat atypique en 2016, l’heure est maintenant à sa disgrâce.
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Des étudiants de tous bords et toutes orientations se sont confiés à deux journalistes de Libération, révélant leurs techniques de triche à l’ère des exams à distance dans un article intitulé « Partiels à distance : les cinq nouvelles techniques de triche ». Certains travaillent en groupe pour abattre le boulot, se répartissant les tâches et les exercices. D’autres tentent de déjouer les systèmes d’espionnage déployés par leurs écoles, comme cet étudiant qui raconte mettre la musique classique à fond pour que les prises de son intempestives et intrusives de son école échouent. « Je me suis inspiré du film La Vie des Autres » précise le jeune homme, faisant un clin d’œil à la Stasi qui ne manquera pas d’enchanter son établissement. Mais à l’heure des partiels en ligne, tout est permis démontre cet article, même si l’utilisation de deux écrans semble préconisée par la majorité des interviewés. Un papier instructif qui prouve bien que non, tout ne se perd pas, et surtout pas l’art de la triche.
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Sud-Ouest nous parle innovation locale et ne semble pas peu fier de nous présenter ce bordelais, inventeur de l’application Filoo, « l’application qui sous-traite la file d’attente ». Ou comment pousser l’art de la sous-traitance et de l’assistanat à son paroxysme. Filoo vous permet de payer quelqu’un pour faire la queue à votre place chez Free, chez Zara, à la boulangerie, peu importe. Le quadra entrepreneur, lucide, avoue au journaliste que tout cela est né, je cite, « d’une idée à la con ». qui a pourtant récolté un soutien financier de 85 000 euros au total, apprend-on. Une coquette somme levée uniquement pour soulager les consommateurs atteints de flemme, ou trop occupés, on l’imagine, à mener une vie trépidante pour pouvoir consacrer une demi-heure de leur temps à faire la queue. L’article n’en fait pas mention mais notons le sens du timing du patron de Filoo, qui lance son appli en plein Covid, période où on peut désormais payer quelqu’un pour attendre à notre place dans la file et s’éviter ainsi d’être contaminé pour une poignée d’euros. On n’arrête pas le progrès d’une start-up nation lancée à fond de train…
ERRATUM dans le début du podcast, le compte Twitter de Donald Trump comptait plus 88 millions d’abonnés, et non 8…